Berlin devient une « communauté bleue »
Intention de la Chambre des députés :
Appeler le Sénat à participer à l’initiative Communauté bleue, qui a été lancée par le Conseil des Canadiens. En ce sens, le Land de Berlin se réclame des principes suivants et s’engage à les respecter dans la durée:
- Reconnaître l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires élémentaires comme un droit de la personne
- S’assurer que l’eau reste un bien public
- Garantir la qualité de l’eau potable dans les zones urbaines, ainsi que celle des fleuves et des lacs berlinois
- Promouvoir l’eau courante berlinoise plutôt que l’eau en bouteille
- Entretenir des partenariats internationaux, selon les objectifs mentionnés ci-dessus.
En tant que « commune bleue », le Land de Berlin veille à mettre en place un programme ayant pour but d’accélérer l’augmentation du nombre de fontaines d’eau potable en ville. Il accroît la visibilité des fontaines et en assure l’accessibilité tout au long de l’année dans la mesure du possible. Dans ce contexte, il fait en sorte de répartir uniformément les fontaines dans tous les quartiers de la ville. Les projets de fontaines mis en œuvre par les habitant-e-s doivent être intégrés à l’initiative et être soutenus. Le modèle de fontaine doit être choisi en fonction de son utilisation en un lieu donné. En outre, le Sénat doit promouvoir le travail de formation dans le domaine de l’eau (courante) et apporter un soutien ciblé aux acteurs concernés. Pour montrer la voie à suivre, il convient de convertir le plus grand nombre possible de bâtiments, d’espaces verts, et de parcs publics en lieux d’accès gratuit à l’eau courante par l’intermédiaire de fontaines et points d’eau.
Il s’agit également d’étudier dans quelle mesure l’empreinte eau de Berlin, notamment en ce qui concerne l’eau importée des pays de l’hémisphère sud, peut être incluse dans les directives du Land en matière de marchés publics.
En ce sens, le Sénat doit remettre un premier rapport à la Chambre des députés avant le 30 juin 2018, puis un rapport tous les deux ans.
Justification :
L’eau est une ressource vitale. Sa préservation doit ainsi l’une des principales missions de la politique et des administrations.
Berlin est déjà une « ville bleue ». L’approbation du référendum de 2011, ainsi que la recommunalisation de l’eau 2013 qui s’en est suivie, ont contribué à améliorer considérablement la qualité de l’eau dans notre ville. Les investissements nécessaires à la modernisation du réseau de distribution d’eau ont enfin pu être entrepris. Cependant les fleuves et lacs de Berlin sont toujours en danger, notamment en raison pollutions dues au trop-plein des eaux pluviales, ou des mines à ciel ouvert du Brandebourg, dont les déchets se retrouvent dans la Spree.
S’engager à devenir une communauté bleue contribue à une lutte active contre ce qui menace la qualité de l’eau à Berlin. Cet engagement aide également à améliorer l’information de la population sur la qualité de notre eau. Les efforts fournis à cet effet sont en outre conformes à la mise en œuvre actuelle de la directive-cadre européenne sur l’eau (DCE).
L’initiative Communauté bleue a été lancée en 2011 par le Conseil des Canadiens, le deuxième plus grand organisme citoyen du Canada, et par sa présidente Maude Barlow. Après avoir été déployé dans de nombreuses villes et communes canadiennes, le projet a gagné le continent européen en 2013, avec notamment les villes de Berne, Paris et Saint-Gall. Le Conseil œcuménique des Eglises a lui aussi obtenu le certificat Communauté bleue. L’exemple de Bâle montre que l’adhésion à la communauté des communes bleues peut également servir à promouvoir une gestion responsable de l’eau dans les pays de l’hémisphère sud.